Dossier : comprendre et réussir son expatriation
La France est actuellement le deuxième pays au monde, après l'Inde, à être touché par l'expatriation de ses jeunes talents. En effet, chaque année, la fuite des cerveaux connaît une augmentation de 3 à 4 %. Qu’elles soient professionnelles, économiques ou fiscales, les raisons sont nombreuses pour expliquer cette hémorragie interne.
S'expatrier pour trouver un emploi après les études
L'Hexagone subit une crise économique sans précédent depuis plusieurs années. La montée du chômage s’accentue tous les mois et les personnes les plus touchées par le phénomène sont les jeunes diplômés. En effet, ceux-ci ont de sérieuses difficultés à trouver un emploi, dans la mesure où les employeurs leur demandent souvent un haut niveau d'études, combiné à plusieurs années d'expérience. Or, ce dernier point est une faille dans le système puisqu'il ne leur donne aucunement leur chance. De ce fait, 600 000 à 800 000 étudiants préfèrent prendre le large à l'étranger, où ils auront l'opportunité de trouver un travail plus facilement. A HEC par exemple, alors qu'ils n'étaient que 16 % de jeunes diplômés, en 2000, à partir pour trouver leur premier emploi, ils étaient 33 % en 2013. Et le chiffre ne cesse d'augmenter chaque année.
S'expatrier pour obtenir un salaire plus élévé
Même s'il est possible de trouver un travail en France, certains souhaitent partir pour avoir la possibilité de gagner plus. De nombreux pays, comme les Etats-Unis, le Canada ou encore l'Angleterre, proposent en effet des salaires plus élevés aux jeunes diplômés provenant d'écoles prestigieuses, car ils ont conscience de leur potentiel. L'Etat français est dans la possibilité d'offrir un salaire à la hauteur de leurs qualifications, mais en contrepartie, ils subiront un matraquage fiscal. D'ailleurs, 82 % des Français expatriés envisagent de rentrer en France, seulement s'il y a un nouveau climat fiscal.
De plus, les projets de loi ne cessent de s'accumuler pour les salariés les mieux payés. La France est en pleine instabilité fiscale et les jeunes talents l'ont bien compris. C'est pourquoi ils se dirigent vers une stabilité financière, offerte par d’autres pays.
Etudier à l'étranger
Enfin, depuis quelques années, il est plus facile de faire ses études à l'étranger. Il faut d’ailleurs savoir que le risque de s'installer définitivement dans le pays d'accueil augmente avec la durée du séjour et également le niveau d'études. Pour ceux qui sortent de grandes écoles, telles que HEC, l'expatriation leur semble naturelle puisqu'ils ont déjà vécu à l'étranger grâce à leurs stages ou encore via le programme d'échange proposé par leur école. De ce fait, beaucoup d'entre eux sont plus détendus à l'idée de quitter leur terre natale. Bon nombre de jeunes talents souhaitent également monter leur start-up après leurs études, mais la France ne leur semble pas adéquate à cause de l'insécurité législative et fiscale.
Même si l'Hexagone offre de nombreuses aides pour monter leur société, l'instabilité fiscale et les abondants projets de loi les refroidissent très rapidement. C’est pourquoi ils fuient ce contexte au profit de la stabilité, pour assurer la réussite de leur projet à l'étranger.