03 Juil 2018
Les langues les plus faciles à apprendre pour un français
Il existe entre 3000 et 7000 langues vivantes parlées dans le monde qui se répartissent en plusieurs familles linguistiques : langues indo-européennes, langues sémitiques, langues celtiques… Ce qui donne à l’humanité un riche éventail de langues très diverses. Cette diversité des langues est malheureusement menacée nous disent les linguistes et d’ici 2100, la moitié des langues présentes sur la Terre auront disparu.
Les scientifiques affirment que notre facilté à apprendre des langues une fois adulte dépend en grande partie de notre langue maternelle. Ainsi un individu de langue maternelle arabe qui aura bercé depuis l’enfance dans une langue qui a une riche variété de sonorités, aura plus de facilité à apprendre l’allemand ou le japonais, une fois adulte, qu’un coréen.
Pour un français, habitué à cette langue indo-européenne de la famille des langues romanes, certaines langues seront plus faciles à acquérir que d’autres, voyons cela plus en détail.
L’anglais
Bien que cette langue soit une langue germanique, elle est facile à apprendre pour un français. L’anglais est d’ailleurs souvent considéré comme l’une des langues les plus simples du monde. On le comprend très bien quand on réalise qu’en anglais il n’y a pas de déclinaisons, pas de féminin, masculin ou neutre, on dit que c’est une langue peu flexionnelle, c’est-à-dire qu’elle bouge peu en fonction de la phrase. Le système de conjugaison est relativement aisé à comprendre aussi : il suffit, au présent, d’ajouter un -S à la troisième personne du singulier, et au passé, la terminaison -ED hormis certains verbes irréguliers ; quant au futur, il n’y a qu’à faire précéder le verbe de « will ».
N’oublions pas de préciser aussi que la langue anglaise a été très influencée par la langue française depuis la victoire de Guillaume le Conquérant en 1066 à la bataille de Hastings. Cela donne dans la langue de Shakespeare beaucoup de mots d’origine française : to decide, to doubt, to choose, to hesitate…
L’italien
« Chi e la? » demande Rodolfo dans l’opéra italien de Puccini, « La Bohème ». Il n’est pas nécessaire de parler l’italien pour comprendre cette demande. Apprendre l’italien quand on est français est extrêmement facile puisque cette langue est très proche du français. Il n’est que de voir certains mots du vocabulaire : formaggio (fromage), mangiare (manger), parlare (parler) …
Peu de gens me contrediront sur ce point : l’italien est une langue magnifique. Le chant des voyelles, et le roulement des « ch », « tch » et « -r », la rendent tout simplement sublime. Les Français ont une chance incroyable : apprendre l’italien leur demande très peu d’efforts. L’italien est même encore plus proche du français que l’espagnol !
Ce qui rend également l’italien si facile à apprendre, c’est sa musicalité si caractéristique, la mélodie de son accent et les voyelles systématiques à la fin de chaque mot (O/I au masculin singulier/pluriel, A/E au féminin singulier/pluriel). Finalement, apprendre l’italien, c’est un peu comme apprendre une chanson : do (je donne), re (le roi), mi (moi),fa (il fait), etc…
Si vous êtes de ceux qui pensent que l’italien ne fait pas le poids face au géant espagnol, sachez que la langue de Dante est rarement maîtrisée par les Français, et pourtant, l’Italie est un pays tellement magique qu’on pourrait y passer toutes ses vacances : Florence, Venise, Rome, Pise, Bologne, Naples, Milan, Turin, la Sicile… j’en oublie ?
L’espagnol
En France, l’allemand et l’espagnol sont les deux options principales qui s’offrent aux collégiens pour leur choix d’une deuxième langue vivante obligatoire. Or, l’espagnol est majoritairement plébiscité, puisque dans 71 % des cas, c’est cette langue que les jeunes élèves choisissent. Une situation peu surprenante, puisque l’espagnol fait partie des langues les plus faciles à apprendre pour un francophone, et ce, pour plusieurs raisons :
Tout d’abord, l’espagnol est une langue latine, et le français, lui aussi, en est partiellement une. Elles appartiennent donc toutes deux à la même famille de langues. Par conséquent, le vocabulaire, les conjugaisons ou encore la syntaxe sont relativement simples à saisir et à retenir pour un francophone.
De plus, tout comme l’anglais, l’espagnol est une langue de communication internationale majeure. C’est en effet la langue officielle de 21 pays dans le monde et elle compte plus de 450 millions de locuteurs natifs. La musique hispanophone, notamment, est très présente sur la scène musicale internationale, y compris sur les ondes françaises. Même les séries s’y mettent ! Apprendre l’espagnol n’a donc jamais été aussi accessible qu’aujourd’hui.
Enfin, la motivation personnelle joue toujours un rôle essentiel dans l’apprentissage d’une langue. Or, lorsqu’on apprend l’espagnol, les bonnes raisons d’entretenir sa motivation ne manquent pas : se prélasser sur les plages de la Costa del Sol, gravir le Machu Picchu ou bien danser un tango endiablé dans les rues de Buenos Aires… tous ces rêves sont à portée de main lorsqu’on maîtrise la langue ibérique !
Le suédois
L’anglais et les langues romanes ne vous attirent pas ? Vous avez besoin d’une langue un peu plus rare, qui sorte vraiment de l’ordinaire ? Essayez donc le suédois ! À première vue, cette langue semble très complexe - la faute, sans doute, aux trois lettres inconnues de son alphabet : å (qui correspond en français au son O), ä (son È) et ö (son EU).
Néanmoins, hormis ces nouveautés, les difficultés de la langue de Strindberg sont bien moindres par rapport à celles de ses sœurs, à savoir le danois et l’allemand. La prononciation est certes inhabituelle, mais pas insurmontable, et les conjugaisons demandent peu d’efforts et de modifications. En outre, il n’y a que deux genres (le neutre et le commun, regroupant masculin et féminin) et aucune déclinaison. Et si, par ailleurs, vous parlez déjà anglais, le suédois sera encore plus simple pour vous, car ces deux langues partagent beaucoup de ressemblances sur le plan lexical et syntaxique.
En réalité le principal obstacle à l’apprentissage du suédois, ce sont les Suédois eux-mêmes ! En effet, les habitants de la Suède ont généralement un niveau d’anglais tellement élevé qu’ils ont tendance à parler automatiquement dans cette langue, même lorsque l’on essaie d’établir le contact dans leur langue maternelle.
L’indonésien
Saviez-vous que l’indonésien est la langue asiatique la plus simple à apprendre pour un Européen ? De surcroît, cet idiome est loin d’être inutile : alors que le monde entier ne semble jurer que par le mandarin, décrétée langue d’avenir, privilégier l’indonésien, qui est la langue officielle du 4e pays le plus peuplé du monde (270 millions d’habitants) pourrait bien être un pari gagnant. Le système d’écriture ne demande aucun effort particulier, puisque l’indonésien est l’une des rares langues asiatiques utilisant l’alphabet latin : ainsi, pas besoin d’assimiler des centaines de caractères, comme en chinois, ou d’apprendre un alphasyllabaire nouveau, comme en thaï.
Autre exception (et pas des moindres !) : l’indonésien n’est pas une langue à tons, et l’orthographe est relativement transparente. Par conséquent, la prononciation est loin de poser autant de problèmes que pour les autres langues asiatiques. Les conjugaisons sont, elles aussi, peu complexes. En définitive, il est donc tout à fait possible d’acquérir un niveau d’indonésien basique, et ce, en quelques semaines seulement. Et si l’on recherche à tout prix l’originalité, difficile de faire mieux ! Alors, à quand le voyage linguistique à Bali ?!
Bonus : encore plus de langues !
Quand on s’y intéresse, les relations entre les langues s’avèrent être véritablement fascinantes. Lors de l’apprentissage d’un idiome, en réalité, on se limite rarement à une seule langue. En effet, les langues se divisent en familles, au sein desquelles maintes caractéristiques communes les unissent entre elles. Ainsi, si vous choisissez l’anglais, vous pourrez ensuite apprendre le néerlandais très facilement. Si votre choix se porte plutôt sur le suédois, sachez que vous pourrez comprendre le norvégien assez naturellement.
Les hispanophones, eux, pourront assimiler le portugais plus rapidement, tandis que les adeptes de l’italien auront accès à une langue peu connue et assez mystérieuse : le roumain (eh oui, le mot « Roumanie » vient en fait, à l’origine, de Rome !). Enfin, les curieux se lançant dans l’apprentissage de l’indonésien pourront prolonger l’expérience avec une autre langue austronésienne qui incite tout autant au voyage : le malgache.