06 oct 2018
Communiquer par le langage corporel
« Froncer les sourcils », « croiser les bras », « pointer le doigt »… nous faisons toute la journée des gestes qui expriment notre ressenti, nos émotions, sans même nous en rendre compte, de sorte que les gens qui nous entourent perçoivent ainsi nos états sans avoir eu besoin de recourir à la parole. C’est ce que l’on appelle la communication non-verbale.
La communication non verbale représente une part essentielle de la communication globale.
Les chiffres d’Albert Mehrabian
Albert Mehrabian, professeur de psychologie aux Etats-Unis publie en 1971 des résultats d’expériences réalisées en 1967 ayant pour objet d’étudier le rôle des expressions faciales dans la perception de la sympathie. Il obtient ainsi des résultats qui représentent l’attribution du degré de sympathie. Ainsi 7% de la communication passe par l’aspect verbal, donc l’utilisation de la parole et du verbe, 55% de la communication par le non verbal et 38% de la communication passe par le para verbal, c’est-à-dire l’intonation, le ton et le rythme de prononciation des mots.
Ces chiffres laissent voir un résultat étonnamment bas de la communication verbale dans la perception de la sympathie. Mais Albert Mehrabian met tout de suite en garde sur l’interprétation de ces résultats et de leur surgénéralisation de ces données. Il insiste sur l’importance de les replacer dans leur contexte.
Quelques clés pour déchiffrer la communication non verbale
Encore faut-il pouvoir déchiffrer le sens caché de certains gestes. Plusieurs éléments sont constitutifs de la communication non verbale. Voyons plus en détail :
La position du corps :
Pour vous rendre compte de l’importance de la communication non verbale et surtout de son caractère inconscient, visualisez-vous lors d’un contexte amical, voyez la décontraction de vos attitudes, la liberté de vos gestes, comparé à votre position dans un contexte professionnel, où vous êtes contraint à une certaine rigueur corporelle.
La position du corps est un élément essentiel de la communication non verbale. Il est donc essentiel pour vous de savoir quelle image vous renvoyez de vous lorsque vous vous adressez à des interlocuteurs, car maitriser son image c’est maitriser la façon dont vous allez être perçu par les autres. D’instinct on sait interpréter, à un niveau inconscient, les mouvements de nos interlocuteurs.
De simples gestes comme le fait de croiser les bras ou les jambes traduisent une fermeture face aux autres. Alors que courber le dos marque un sentiment de soumission et un manque de responsabilisation, enfin une position entièrement statique lors d’un dialogue marque le rejet de l’interaction et du poids de la discussion.
De même la distance à laquelle vous vous positionnez par rapport à votre interlocuteur peut avoir un impact important.
Le contact visuel :
Après les mots, le contact visuel est un des meilleurs moyens de communiquer que nous possédions et comme le disait Georges Bernanos dans les « Dialogues des Carmélites », « Ce que la voix peut cacher, le regard le livre ».
Bien que les expressions du visage et celles des yeux soient souvent liées l’une à l’autre, les yeux peuvent transmettre leur propre message. L’eye contact est un type de communication non verbale très fortement influencé par les comportements sociaux.
Mais toute cette compréhension dépend aussi énormément de la culture. Ainsi un même mouvement du regard peut être interprété différemment en fonction du pays dans lequel vous vous trouvez.
Ainsi en Asie, tenir le regard avec quelqu’un est perçu comme quelque chose de mal élevé et peut paraître extrêmement impoli et à l’inverse, éviter de croiser le regard est perçu comme un signe de respect.
Dans les sociétés occidentales, regarder droit dans les yeux est le plus souvent vu comme un signe de confiance et de respect, ainsi avoir un regard fuyant.